Soutien de cours Juniors   3

( jeudi  02.02.2017 )

 

 

Méthodologie

 

Analyse de la position

 

L’analyse de la position se fait en principe pendant le temps de réflexion adverse. La 1e conclusion de l’analyse doit pouvoir répondre à la question :

 

« Puis-je attaquer ou dois-je défendre ? »

 

C’est sur l’aspect stratégique que se focalise l’attention :

-         Evaluer la position (structure, activité, déséquilibres…)

-         Dégager les priorités

-         Définir une cible adverse (case faible, case de pénétration…)

-         Identifier les moyens d’atteindre la cible

-         Dresser une « liste à faire »

 

L’analyse des déséquilibres repose sur :

-         La sécurité des Rois

-         La sécurité des pièces

-         Des critères statiques (structure de pions…)

-         Des critères dynamiques (activité des pièces…)

 

La « Liste à Faire »  (LAF)

Elle repose sur l’exploitation :

-         des Lignes/cases fortes

-         de l’Activité des pièces

-         des Faiblesses adverses (cases…)

Elle est à revoir tous les 3-10 coups selon l’évolution de la position…

 

Les armes stratégiques sont :

-         la pénétration dans le camp adverse (lignes ouvertes, cases fortes…)

-         la meilleure activité des pièces (lignes ouvertes, centralisation…)

-         le dumping adverse (restriction des pièces adverse en défense…)

 

La lutte stratégique est avant tout une lutte pour la domination de cases !

 

 

 

I.  Schémas de  Finales

 

Les  Béliers

 

Le pion de bélier (ex. : d4) possède 6 cases critiques situées de part et d’autre du pion qui lui fait face (a5-b5-c5  et  e5-f5-g5).

 

 

La colonne « principale » est la colonne qui contient la case critique intermédiaire d’un pion de bélier.

Seule la prise d’opposition immédiate dans la principale permet l’invasion, par un mouvement tournant vers l’« extérieur »…

 

L’assaillant doit donc :

-         prendre l’opposition éloignée sur la principale

-         la transformer en opposition immédiate

-         effectuer un mouvement tournant par l’extérieur autour de la principale.

 

Comme le R de la défense ne peut franchir la principale vers l’extérieur (car le R assaillant se précipiterait alors vers l’autre aile pour y envahir les cases critiques) il est condamné à perdre l’opposition en jouant vers l’intérieur. L’assaillant effectue alors son mouvement tournant par l’extérieur autour de la principale : c’est la manœuvre de contournement !

 

Lorsque les R sont éloignés, le R assaillant doit progresser en évitant de perdre l’opposition dans la principale, sinon il ne pourra envahir les cases clé adverses.

 

Seul un bélier situé en territoire ennemi peut assurer le gain car le R sera devant son pion sur la 6e traverse après la prise du pion.

 

Un bélier à cheval sur la ligne médiane peut se révéler insuffisant pour le gain si le R adverse peut prendre l’opposition sur la 7e traverse immédiatement après la perte de son pion sur la 5e

 

 

Le  Trébuchet

Lorsque les R attaquent simultanément le bélier par l’arrière, le R qui entre en contact en premier avec le bélier doit le faire par la diagonale : il crée ainsi un trébuchet gagnant. S’il se trompe et va directement à côté du pion adverse (case explosive !) et que le R adverse peut en faire autant, il perdra son pion par zugzwang.

 

Trébuchet  et  case explosive

 

 

 

Le  Bélier  protégé

Lorsque  le pion du bélier est protégé par un acolyte (ex.: c3-d4) on parle alors de « zone critique » qui s’étend dans un rectangle de 21 cases comprenant :

-         les 6 cases critiques classiques du bélier (a5-b5-c5  et  e5-f5-g5)

-         plus les 14 cases des 2 traverses au devant d’elles.

 

 

Zone critique:  Þ  rectangle a5-a7-g5-g7

 

L’invasion de la zone critique par le camp le plus fort assure le gain.

Un bélier protégé en territoire ennemi (tête sur la 5e traverse) peut forcer le gain par sacrifice de l’acolyte : le pion du bélier fait D en 1e et la nouvelle D aura juste le temps d’empêcher la promotion du pion adverse.

Par contre si le bélier est à cheval sur la ligne médiane, le sacrifice de l’acolyte permet à l’adversaire de faire D en premier…

 

 

Le  grand  gel

Un bélier protégé peut être stoppé par le seul pion adverse du bélier !

(… de la même manière, une minorité peut bloquer la majorité adverse…)

 

Le gel est léger s’il est situé à cheval sur la ligne médiane, car une tentative de dégel par l’avance de l’acolyte conduit à la promotion simultanée des pions des 2 camps, le 1e étant le camp imposant le gel…

 

Le gel est profond s’il est situé en territoire ennemi, car une tentative de dégel par sacrifice de l’acolyte conduit à la promotion du pion imposant le gel bien avant son adversaire…

 

Gel léger à droite, Gel profond à Gauche

 

A matériel égal, le camp qui a pu imposer un grand gel sur une aile possède une majorité sur l’autre aile.

 

 

 

II.  Schémas  Stratégiques

 

 

Schéma  3:   Le bloqueur central

Cavalier  bloqueur d'un pion passé central…

 

Ex:  Ce3, bloqueur d'un pion passé B  e4…

Le C est d'autant plus fort si le F adverse de la couleur de sa case a disparu (et encore plus s'il ne reste à l'adversaire sur l'échiquier qu'un "mauvais F"…), et s'il peut être actif:

-         il a des cibles d'attaque (pions …)

-         il peut soutenir des poussées de pion à l'aile

 

Ce3 est ici un bon bloqueur central :
il peut attaquer le pion f5, et ne peut pas être atteint par le Fou adverse qui en plus est « mauvais »…


Si le C n'a pas suffisamment d'activité, alors le pion passé (par le dumping qu'il entraîne…) et l'avantage d'espace qu'il confère donnent l'avantage au camp du pion passé…
Comme le pion passé est central il joue aussi un rôle déterminant sur l'activité des F…

 

 

 

III.  Schémas  Tactiques

 

 

La marche des pièces et leur spécialité

 

 

La marche des pièces est déterminante quant aux recours tactiques qu’elles permettent.

 

La Tour :  action rectiligne à longue portée. Sa spécialité est basée sur les alignements de pièces adverses. Elle est également la spécialiste de la pénétration dans le camp ennemi.

Elle doit bénéficier de colonnes/traverses ouvertes, et est donc très exigeante quant aux échanges de leviers de pions.

 

 

Le Fou:  action rectiligne à longue portée. Sa spécialité est aussi basée sur les alignements de pièces adverses. Il est le spécialiste du faufilement dans le camp ennemi.

Bien qu’is préfèrent un centre ouvert, il est moins exigeant que la Tour quant aux échanges de leviers de pions puisqu’une avance de pion peut aussi lui ouvrir des lignes. Il est par contre très sensible aux chaînes de pions bloquées, et porte le lourd handicap d’être monocolore !

 

La Dame :  Elle combine souplement les actions de la Tour et du Fou, ce qui en fait l’arme de prédilection pour les attaques doubles !

 

Le Cavalier:  action à courte portée comportant à chaque saut un changement de couleur. Sa spécialité est aussi basée sur la  fourchette et les difficultés de prévoir ses trajets erratiques. Il a l’avantage sur le Fou d’être bicolore et peu sensible aux chaînes de pions…

 

Le rayon d’action du Cavalier central

 

Un Cavalier central sur case noire peut atteindre :

-         En 1 seul coup :  8 cases blanches « en couronne » (ici les pions noirs)

-         En 2 coups :  la plupart des cases noires, sauf celles situées à 1 case en diagonale (ici les croix)

-         En 3 coup :  toutes les autres cases blanches de l’échiquier

-         En 4 coups :  les 4 cases situées à 1 case en diagonale (ici les pions blancs)